JOHN MAYALL: Three for The Road (2018)
La sortie d’un nouvel album de John Mayall est toujours un évènement. Admis au Blues Hall Of Fame en 2016, le parrain du British Blues demeure une légende vivante. Cette fois-ci, il propose un enregistrement en public et il a opté pour une formule en trio (d’où le nom du disque). Le batteur et le bassiste assurent impeccablement une rythmique sans faille, permettant ainsi à Mister Mayall de jouer en toute confiance. Comme toujours, le blues reste à l’honneur. Du blues rythmé (« Big town playboy »). Du blues swinguant à la BB King (“The sum of something”, “Don’t deny me”). Du blues lent (“Tears came rollin’ down”) ou funky “Congo square”). John Mayall chante, souffle dans un harmonica tout en frappant les touches de ses claviers et se donne à fond. L’accent est mis sur sa capacité à jouer du piano et de l’orgue et il faut bien reconnaître qu’il n’a pas à rougir de sa prestation. Le seul petit problème, c’est l’absence de guitare qui efface tout le côté rugueux de cette musique bluesy (un exemple flagrant : la version molle de « Ridin’ on the L & N »). John aurait pu se fendre d’un ou deux morceaux à la six-cordes. Il a préféré se cantonner aux claviers, c’est son choix. Très bien ! Mais sans guitare, ce concert peut se révéler légèrement ennuyeux à la longue. Ce « Three for the road » fera donc le bonheur des fans de John Mayall mais pas forcément celui des amateurs de grattes incandescentes et de solos brûlants.
Olivier Aubry